Les noms de lieux, tels Asnières ou le Gué-aux-Anes, témoignent de l'importance des ânes dans le Berry depuis plusieurs siècles. Dans cette région riche en bocages et en vignes, on sélectionnait des animaux forts, grands et dociles pour porter et labourer. On les utilisait aussi au halage des péniches sur le canal du Berry. L'âne domestique de la région, le Grand Noir du Berry comme on l'appella, était très bien adapté à ces exigences. Ses jambes robustes et son caractère bien affirmé lui conférait davantage de qualités qu'un boeuf. Ainsi, pendant des siècles, il accomplit inlassablement son devoir d'auxilliaire.
Mais la gloire de l'âne du Berry ne fut pas éternelle. Alors qu'on en dénombrait environ 8700 en 1850, un siècle plus tard, il disparaissait des recensements agricoles. Cette raréfaction va s'accélérer avec la vente des derniers survivants à des pays du tiers-monde. Au milieu des années cinquante, une des races les plus travailleuses était donc sur le point de s'éteindre, victime de la mécanisation du monde agricole qui touchait au XXème siècle le pays tout entier.
Cette histoire héroïque ne s'arrête pas là. C'est une équipe de passionnés qui nous révèle la suite...